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CHAMP DU SIGNE

« Trio pour voix d'acteurs, piano à écrire et regard extérieur »

RÉSIDENCE DE CRÉATION OUVERTE AU PUBLIC

DIEULEFIT › VERRERIE MORIN

  • MARDI ET MERCREDI I 11 H - 12 H 30

  • JEUDI ET VENDREDI I 15 H - 16 H 30

  • SAMEDI RESTITUTION I 11 H après le petit déjeunerPrésentation travail et échange

Technique du souffleur de mot à la verrerie Morin :

Avec sa langue, le souffleur commence par cueillir des syllabes dans le creuset des sensations.

Ces syllabes sont encore informes, comme une masse de verre en fusion. 

Il tourne alors six ou sept fois la langue dans sa bouche pour régulariser la masse.

D’un souffle bref dans une voyelle, qu’il sculpte aussitôt à coup de consonnes, il fait naitre une bulle de sens. Cette bulle est due à la dilatation de l’air au contact du verbe chaud. 

Quel plaisir d’être de nouveau accueilli au festival Éclats ! 

La résidence de l’an dernier reste pour nous un moment fort et marquant : Tout d’abord, le calme propice de la verrerie et la fraicheur rythmée du Jabron. Puis l’intuition de Christian, celle de faire résonner mes mots avec le territoire en m’invitant à prêter l’oreille au patois dieulefitois. Enfin, une toute première ouverture publique, pleine d’enthousiasme, de retours sensibles et bienveillants. Tout cela a laissé comme une empreinte indélébile dans le travail, et participe pleinement à notre processus de création au long cours. 

 

Nous revenons donc cette année avec des souvenirs, beaucoup de plaisir et un peu de trac… 

Là où l’an dernier, nous en étions encore à chercher et expérimenter des jeux avec la langue et les mots à l’aide de notre piano à écrire, nous profiterons de cette semaine pour articuler ces expérimentations, et commencer à écrire un spectacle. En continuant de creuser et approfondir les mêmes questions : 

 

Que se passe-t-il lorsque nous tentons de nommer ? Quels mécanismes sont à l’œuvre dans ce jeu d’abstraction qui engage notre corps par l’œil et l’oreille, la bouche ou les doigts ? C’est quoi, cette combinatoire de règles et de conventions qui nous permet de partager une expérience, produit en nous des images, stimule l’imaginaire, provoque des sensations ? Que dit-elle de nous et de la manière que nous avons de nous représenter le monde ?

 

Ici, la scène est envisagée comme un espace d’exploration. Elle est le théâtre du jeu verbal. Chaque séquence est pensée comme un protocole qui met en jeu un rapport à la langue, dans sa matérialité́ sonore et visuelle. C’est une écriture de plateau où les interprètes (un pianiste, et deux acteur.trices) jouent avec les mots,  et questionnent leur rapport à la langue, depuis leurs disciplines, à travers quatre actions : lire, dire, jouer et écrire.

"Depuis mes six ans, âge de la rencontre avec l’alphabet et l’écriture, j’ai toujours la sensation physique d’avoir le signe entre moi et les choses. Enfant, la lecture était un jeu de déchiffrement laborieux sans cesse à renouveler. C’était une logique abstraite et contre intuitive : celle d’entendre ce qu’un autre à voulu dire en agençant ce que l’on voit. Statique, assis sur une chaise, j’étais dans l’incapacité́ de réaliser cette action avec fluidité́. A haute voix, la lecture devenait l’exhibition forcée d’un processus laborieux. Ce qui m’a longtemps tenu loin des livres. La rencontre avec le théâtre, elle, m’a permis d’accéder à la littérature par l’oralité́ et le mouvement ; en apprenant par cœur... "

Sylvain

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